Transmis par DAC
Conséquences d’une augmentation des anticipations d’inflation :
Dans ce cas, un mouvement massif de vente pourrait intervenir sur les obligations d’entreprises et les actions dans la mesure où les investisseurs se mettront à envisager un resserrement monétaire et à l’inclure dans leurs calculs de valorisation.
Il est cependant aisé de relativiser la récente tension des emprunts du Trésor américain. Autour de 3,69% (le 27/5/09) le rendement de l’emprunt d’Etat américain à 10 ans est à peine au dessus de son niveau moyen de 3,65% observé sur l’ensemble de l’année 2008. Il faut donc bien voir dans cette tension des taux obligataires un arbitrage des investisseurs au profit des actions et des matières premières dans le cadre d’un reflux de l’aversion au risque.
Dailleurs l’un des indicateurs les plus suivis en la matière montre que les attentes en matière d’inflation restent pour l’instant faibles. L’écart entre le rendement de l’emprunt du Trésor américain à 10 ans indexé sur l’inflation et celui de l’emprunt d’Etat traditionnel à 10 ans suggère un taux d’inflation annuel de 1,78%, soit bien en-dessous du taux de 2,44% que prévoyait ce spread entre 2005 et 2007.
Cette absence apparente de préoccupation concernant l’inflation peut se justifier par l’excédent de capacité dans la plupart des économies des pays développés et la faible propension des ménages à consommer.
Le prix de l’or, un autre indicateur avancé de l’inflation, affiche quant à lui une surprenante résistance. Cela pourrait dénoter une certaine défiance de la part des investisseurs « aurifères » quant à la volonté (difficulté) des Banques Centrales de mettre un terme à leurs politiques, qu’ils jugent très et trop accommodantes, lorsque ce sera nécessaire…
Etrangement ce que tout le monde se refuse à envisager pour l’heure en matière d’inflation c’est le retour d’une inflation par les coûts : hausse des salaires nord-américains et chinois par populisme et démagogie et cela bien au-delà de l’augmentation de la productivité, hausse des ressources naturelles à cause d’une sous capacité structurelle de l’offre, hausse des impôts…
Pour mémoire, si l’inflation ne porte atteinte ni au revenu national ni au patrimoine, elle en modifie profondément la répartition, avantageant les revenus les plus élevés; à ce titre elle constitue un véritable impôt, partiellement indolore, mais particulièrement injuste parce qu’il pèse sur les plus défavorisés et les épargnants.
L’inflation défavorise les créanciers (leurs créances réelles diminuent) et favorise les débiteurs (leurs dettes réelles diminuent) et singulièrement l’État, qui est l’agent le plus endetté de l’économie. En outre, la hausse des prix entraîne des recettes supplémentaires pour les finances publiques, en particulier par le biais de la TVA. Il est difficile d’effectuer un bilan de la « taxe » d’inflation mais, d’une manière générale, on peut considérer qu’il y a un transfert des créanciers vers les débiteurs et plus exactement des ménages vers les entreprises et l’État.
Pour le suivi des attentes d’inflation un bon indicateur : le TIP (l’emprunt du Trésor américain à 10 ans indexé sur l’inflation). Il existe un tracker qui suit parfaitement cet indicateur : iShares Lehman TIPS Bond Fund