26/06 : Sur les marchés cette semaine
La décision de la Banque centrale européenne d’allouer 442 Mds € de concours à 12 mois sur la base de son taux
directeur de 1% est un développement significatif. Il vient compléter le dispositif d’aide à la liquidité déjà en place
en lui donnant une ampleur particulière.
Cette mesure permet à la banque centrale de tourner la difficulté
technique - de caractère institutionnel - que représente la quasi-impossibilité d’une vraie stimulation monétaire
directe (par des achats d’obligations comme aux Etats-Unis ou en Grande Bretagne) tout en visant le même
objectif. Les taux du marché sur les échéances plus courtes reflètent la nouvelle situation. Ainsi, le taux de
l’Euribor 3 mois a atteint son plus bas historique à 1,14% hier (il dépassait 1,26% en début de mois).
Techniquement, l’étape est importante mais elle n’aura de signification économique que dans l’hypothèse où les
banques décideront d’utiliser ces capitaux. Faute de demande de crédit, leur destination pourrait être les
obligations, un résultat équivalent des mesures prises par la Réserve fédérale.
Outre une marge d’intérêt
substantielle pour les banques du fait du faible coût de ce financement, la BCE sera plus libre que d’autres
banques centrales vis-à-vis de sa politique de sortie de crise. Compte tenu de la nature de l’opération, les
liquidités allouées mercredi pourront être automatiquement reprises dans un an alors que la banque centrale
américaine n’a pas vocation à détenir des obligations à long terme (gouvernementales ou dette hypothécaire) et
devra les revendre, avec des effets imprévisibles sur le marché de ces titres.